top of page

AlexNet et reconnaissance d'image

  • 22 févr.
  • 3 min de lecture

AlexNet, introduit en 2012 par Alex Krizhevsky, Ilya Sutskever et Geoffrey Hinton, a marqué un tournant historique dans le domaine de la vision par ordinateur. En utilisant un réseau de neurones convolutifs (CNN) bien plus profond que ceux de l'époque, il est parvenu à réduire drastiquement le taux d'erreur dans la classification d'images lors du concours ImageNet Large Scale Visual Recognition Challenge (ILSVRC). L'architecture d'AlexNet se distingue notamment par l'utilisation de couches de convolution consécutives, de fonctions d'activation ReLU et d'une régularisation par le biais du dropout, afin de lutter contre le surapprentissage. Cette conception a permis de traiter efficacement un volume colossal de données, tout en favorisant une extraction hiérarchique de caractéristiques visuelles.

Du point de vue structurel, AlexNet comporte huit couches principales : cinq couches de convolution suivies de trois couches entièrement connectées. Les premières couches se focalisent sur l’extraction de caractéristiques locales comme les bords, les formes et les textures, tandis que les couches plus profondes apprennent des concepts plus abstraits, tels que des objets ou des silhouettes complexes. Pour accélérer l'entraînement, AlexNet fut le premier réseau à exploiter pleinement la puissance des GPU, en répartissant les calculs entre deux cartes graphiques. Cela a permis de gérer un ensemble de 1,2 million d'images haute résolution sans que le temps d'entraînement ne devienne prohibitif.

Un aspect particulièrement novateur d'AlexNet réside dans l’utilisation de la fonction d’activation ReLU (Rectified Linear Unit). Contrairement à la fonction sigmoïde classique, la ReLU ne sature pas pour les grandes valeurs d’entrée positives, ce qui accélère considérablement la convergence du réseau et atténue le phénomène de gradient vanish. En parallèle, la technique du dropout est intervenue comme un moyen simple et efficace de réduire la co-adaptation des neurones, forçant ainsi le réseau à apprendre des caractéristiques plus robustes et plus généralisables.

Autre élément surprenant : AlexNet s'est appuyé sur une forme de normalisation locale, baptisée Local Response Normalization (LRN). Cette stratégie, moins utilisée dans les architectures modernes, encourageait la compétition entre les neurones adjacents et permettait de mieux contrôler l’amplification des activations. Par ailleurs, l’emploi de data augmentation — par recadrage et miroir aléatoires, ou encore par légères variations photométriques — fut déterminant pour étoffer artificiellement le jeu d’entraînement, limitant ainsi le risque de surapprentissage. La réduction d’environ 10% du taux d’erreur par rapport aux approches antérieures a démontré la puissance de cette combinaison d’approches.

Fait surprenant : pour contourner les limites de mémoire GPU à l'époque, AlexNet était divisé physiquement en deux voies parallèles, chacune traitant la moitié des filtres de convolution. Cette astuce ingénieuse non seulement allégeait la charge de calcul sur un seul GPU, mais elle introduisait aussi une forme implicite de régularisation. Il est intéressant de noter que sans cette division, l'entraînement d'un réseau de taille équivalente aurait probablement été impossible avec les ressources de calcul disponibles en 2012.

On notera qu’AlexNet a provoqué une véritable explosion de la recherche autour des architectures profondes. Par exemple, si VGG et GoogLeNet ont suivi en reprenant certains principes fondamentaux, ils ont aussi opté pour des stratégies d’empilement de couches et d’inceptions blocks plus complexes. Cependant, ce qui demeure fascinant est que l’idée de bases convolutionnelles date des années 1980, avec les travaux pionniers de Yann LeCun. Ce n’est qu’avec AlexNet et la disponibilité de ressources matérielles adéquates (GPU massivement parallèles) que le potentiel complet des réseaux convolutifs a pu s’exprimer.

En définitive, AlexNet a initié l’avènement des réseaux profonds en vision par ordinateur, ouvrant la voie à une foule d’architectures innovantes. Sa conception audacieuse demeure un pilier historique de l’apprentissage profond.

Posts récents

Voir tout
La diversité des modèles

Il existe un très grand nombre d’architectures et de modèles de réseaux de neurones. En pratique, il est impossible de toutes les...

 
 
 
Le T5

Le modèle T5 (Text-to-Text Transfer Transformer) de Google a révolutionné l’approche du NLP en proposant un cadre unifié où toutes les...

 
 
 
XLNet le régressif

XLNet est un modèle de langage auto-régressif qui a fait grand bruit lors de sa sortie en 2019, se positionnant comme un sérieux...

 
 
 

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
AI4C intelligence interficielle trading bot

AI4Cryptos est un logiciel de trading automatisé fonctionnant grâce à une intelligence artificielle. Les informations et fonctionnalités qu’il propose ne constituent en aucun cas un conseil ou une recommandation d’investissement. Vous restez entièrement responsable des fonds que vous investissez et de l’utilisation que vous faites de notre application ; AI4Cryptos ne saurait être tenu responsable de toute perte, dommage ou réclamation résultant directement ou indirectement de son usage. Les cryptomonnaies sont des actifs hautement volatils et il est vivement recommandé de n’investir que des montants dont la perte n’entraînerait pas de difficultés financières. AI4Cryptos ne garantit aucune performance ou réussite d’investissement et décline toute responsabilité en cas de pertes financières. Avant toute prise de décision, il est conseillé de consulter des professionnels, notamment des conseillers financiers, juridiques ou fiscaux. En accédant à nos services, vous reconnaissez avoir pris connaissance de ces informations et vous vous engagez à les respecter.

© 2025 AI4Cryptos. Tous droits réservés.

bottom of page